Entre le XIXe et le XXe siècle, l'Europe a entrepris une exploitation systématique et brutale de l'Afrique, marquant le continent d'une empreinte indélébile. Sous couvert de "civilisation" et de "progrès", les puissances coloniales européennes ont pillé les ressources naturelles de l'Afrique, déstructuré ses sociétés, et perpétré des crimes contre l'humanité qui continuent de hanter le continent.
L'Imposition des Frontières et la Division des Ethnies
L'un des actes les plus destructeurs du colonialisme a été la création de frontières artificielles, traçant des lignes arbitraires à travers des communautés et des ethnies, sans considération pour les réalités culturelles et sociales. Ce découpage, dicté par les intérêts européens lors de la Conférence de Berlin de 1884-1885, a semé les graines de nombreux conflits qui continuent de ravager l'Afrique aujourd'hui.
L'Exploitation des Africains : Travaux Forcés et Esclavage
L'édification d'infrastructures – routes, chemins de fer, ports – souvent présentée comme un signe de "progrès", était en réalité destinée à faciliter le pillage des ressources et le déploiement des forces militaires coloniales. Ces travaux furent réalisés au prix de souffrances indicibles pour les Africains, soumis à des travaux forcés dans des conditions inhumaines. L'esclavage, institutionnalisé par les Européens, a enrichi des villes comme Bordeaux, Nantes, et Saint-Malo, tandis que les fortunes colossales se bâtissaient sur le dos des déportés africains.
Les Assassins de l'Indépendance
Le rêve d'une Afrique libre et autonome a été impitoyablement écrasé par les puissances coloniales et néocoloniales. Les leaders africains qui osaient réclamer l'indépendance et la justice sociale, tels que Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, et Thomas Sankara, ont été assassinés. Leur crime? Vouloir libérer leur pays du joug des prédateurs étrangers en échange d'un avenir meilleur pour leur peuple.
Les Trahisons Post-Coloniales et la Dictature
Après l'indépendance nominale, l'Afrique a été livrée à une nouvelle forme de colonialisme, marquée par le soutien occidental à des dictateurs corrompus, tels que Mobutu Sese Seko, Jean-Bedel Bokassa, ou encore Gnassingbé Eyadéma. Sous leur règne, la prédation des ressources naturelles a continué, alimentant la richesse des multinationales occidentales au détriment du développement local.
Une Dette Écrasante et une Économie Contrôlée
Aujourd'hui, l'Afrique reste enchaînée par une dette colossale, souvent contractée sous des régimes corrompus soutenus par l'Occident. Chaque minute, le continent verse des sommes astronomiques à ses créanciers du Nord, freinant tout espoir de développement économique autonome. Cette dépendance financière est renforcée par des politiques commerciales inéquitables : les prix des matières premières africaines, telles que le café, le cacao ou le coton, sont fixés dans les bourses occidentales, privant les producteurs africains de la juste valeur de leur travail.
Le Néocolonialisme Économique et Politique
Le néocolonialisme économique est omniprésent. Comme l'Amérique du Sud est considérée comme l'arrière-cour des États-Unis, l'Afrique demeure celle des puissances coloniales européennes, notamment de la France. Sous couvert d'indépendance, ces anciennes puissances coloniales continuent de contrôler l'économie africaine. Les sociétés comme Bouygues, Lafarge, Areva, et Total prospèrent grâce à cette mainmise, tandis que l'armée française et la puissance publique défendent des intérêts privés au détriment des populations locales.
Un Appel à la Justice et à l'Égalité
Les mots de Jacques Chirac, ancien président français, résument bien cette tragédie : « Une grande partie de l'argent qui est dans notre porte-monnaie vient de l'exploitation depuis des siècles de l'Afrique ». Cette reconnaissance, bien que tardive, souligne l'ampleur des injustices subies par le continent. Tant que ces richesses continueront d'être confisquées par une élite corrompue avec le soutien de l'Occident, l'Afrique ne pourra connaître une véritable libération. Pour beaucoup d'Africains, l'émigration reste la seule issue face à une terre transformée en un champ de misère par des décennies d'exploitation.
L'histoire coloniale de l'Afrique, marquée par la violence, l'exploitation et la souffrance, est un fardeau dont le continent peine à se libérer. Les cicatrices laissées par le colonialisme européen sont profondes, et leurs effets continuent de façonner les réalités politiques, économiques et sociales de l'Afrique contemporaine. Seul un véritable changement de paradigme, basé sur la justice, l'égalité et le respect mutuel, permettra de réparer ces torts historiques et de bâtir un avenir meilleur pour l'Afrique.
